La migraine est une maladie héréditaire qui entraine des maux de tête intenses qui sont récurrents.
C'est une maladie fréquente qui touche environ une personne sur 10, essentiellement des femmes, et qui commence le plus souvent avant 40 ans. Elle est due à des phénomènes neurologiques et vasculaires encore imparfaitement compris.
Une crise migraineuse peut durer jusqu'à 3 jours; la douleur est généralement pulsatile, d'un seul côté, empêche de poursuivre une activité normale, et s'accompagne de nausées et parfois de vomissements.
Le bruit et la lumière sont souvent des facteurs aggravants de la douleur. On parle de phonophobie lorsque le patient est gêné par le bruit pendant une crise migraineuse, et de photophobie lorsqu'il est gêné par la lumière. La crise migraineuse peut être précédée de symptômes neurologiques particuliers formant ce que l'on appelle l'aura migraineuse (20% des cas). Très souvent ces symptômes sont d'ordre visuel, scintillements lumineux ou traits de couleur vive, et plus rarement diminution ou perte temporaire de l'acuité visuelle. L'aura migraineuse est parfois atypique, il peut s'agir d'une perte de sensibilité ou d'un trouble du langage qu'il faut différencier d'une épilepsie ou d'un accident vasculaire cérébral. L'aura migraineuse dure quelques dizaines de minutes, moins d'une heure en général, puis disparait et se poursuit par la douleur migraineuse. Rarement une personne peut avoir une aura migraineuse non suivie de douleur.
Les crises migraineuses sont précédées de signes que le patient apprend à identifier : grande fatigue, bâillements, sensation de faim ou de froid, irritabilité, humeur triste...
Certains facteurs favorisent les crises migraineuses, comme les variations hormonales chez les femmes par exemple (contraception, période de règles, rapports sexuels...). D'ailleurs certaines crises migraineuses n'apparaissent qu'en période de règles, on les nomme "migraines cataméniales". Le stress est aussi un facteur important d'apparition des crises, ainsi que le surmenage, le bruit, la chaleur, la lumière intense, les aliments gras, le chocolat noir, le café, l'alcool...
Aucun examen complémentaire n'est utile pour faire le diagnostic de migraine, qui est uniquement clinique.
L'examen neurologique est strictement normal. En revanche, il est peut être utile (rarement) d'effectuer certains examens en fonction du contexte clinique (prise de sang, scanner, IRM...) afin de s'assurer qu'il ne s'agit pas d'une autre pathologie, surtout chez un patient qui n'est pas connu pour être migraineux. La migraine est un diagnostic d'élimination.
Le traitement de la crise migraineuse fait d'abord appel aux antidouleurs de pallier 1 (paracétamol/Doliprane® ou Dafalgan® ou Efferalgan® ou Dolko®...) qui peuvent suffire lorsqu'ils sont pris très précocement, régulièrement et à dose adaptée.
Leur efficacité peut être améliorée lorsqu'ils sont associés à la caféine (Migralgine®). En cas d'échec, il faut utiliser un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS ), en respectant bien les contre-indications, digestives notamment (il faut prendre l'avis de votre pharmacien ou de votre médecin). Aucun AINS n'est supérieur à un autre, chaque personne réagit différemment. Par exemple, l'ibuprofène (Advil®, Nurofen®, Spifen®...) est souvent utilisé. Enfin, si la crise ne passe pas, on envisage les médicaments de la famille des triptans (Zomig®, Almogran®...) disponibles uniquement sur prescription médicale en raison des contre-indications importantes à respecter, notamment cardio-vasculaires. On associe souvent un antalgique, un AINS et un triptan. Les migraines cataméniales sont difficiles à traiter. La contraception orale doit être faiblement dosée en oestrogènes et il est fortement déconseillé de fumer.
Lorsque les crises sont fréquentes et difficiles à traiter, un patient peut bénéficier d'un traitement de fond, qu'il doit prendre pendant au moins 6 mois. Il existe plusieurs molécules utilisables, comme les béta bloquants (propanolol/Avlocardyl®), ou les antidépresseurs tricylciques (amitriptilline/Laroxyl®) (non exhaustif). On conseille aux migraineux de tenir un agenda des crises, afin de repérer les facteurs qui favorisent le déclenchement de ces crises. Enfin, les techniques non médicamenteuses comme la relaxation ou les thérapies cognitivo-comportementales sont fondamentales dans le traitement de ce type d'affection (la relaxation peut avoir des effets spectaculaires dans la migraine de l'enfant).