SPONDYLODISCITE




La spondylodiscite est une inflammation simultanée des vertèbres (spondylite) et des disques intervertébraux (discite) qui les séparent. Cette affection peut être d'origine infectieuse ou inflammatoire et se caractérise par des douleurs dorsales, une raideur de la colonne vertébrale, et parfois des complications sévères si elle n'est pas traitée rapidement. La spondylodiscite peut affecter toutes parties de la colonne vertébrale, y compris le cou (région cervicale), le milieu du dos (région thoracique) ou le bas du dos (région lombaire).


vertebre anatomie, source https://fr.wikipedia.org/wiki/Vert%C3%A8bre#/media/Fichier:Vert%C3%A8bre_type.png




ETIOLOGIES


1️⃣ Causes Infectieuses

Infections Bactériennes : Certaines bactéries peuvent infecter les disques intervertébraux et les vertèbres, provoquant une inflammation.
Staphylocoque doré : Cette bactérie est l'un des agents pathogènes les plus couramment associés à la spondylodiscite. Elle peut pénétrer dans la colonne vertébrale par la circulation sanguine, entraînant une infection des vertèbres et des disques.
Escherichia coli : Certains types de spondylodiscite peuvent résulter d'une infection bactérienne provenant des voies urinaires, où Escherichia coli est un pathogène fréquent.
Tuberculose (Mycobacterium tuberculosis) : Plus rarement, la tuberculose peut causer une forme spécifique de spondylodiscite appelée spondylodiscite tuberculeuse. Elle se propage généralement par voie hématogène à partir d'un autre site infecté dans le corps.

Infections Virales : Certains virus peuvent également causer des infections de la colonne vertébrale.
Herpès (Herpes Simplex Virus) : Dans certains cas, les infections virales, comme l'herpès, peuvent causer une spondylodiscite. Le virus peut atteindre la colonne vertébrale par la circulation sanguine.
VIH (Virus de l'Immunodéficience Humaine) : Les personnes atteintes du VIH ont un risque accru d'infections, et bien que la spondylodiscite soit rare, elle peut s urvenir chez ces individus.

2️⃣ Causes Non Infectieuses :

Causes Inflammatoires : Des maladies auto-immunes telles que la spondylarthrite ankylosante ou la polyarthrite rhumatoïde peuvent déclencher une inflammation de la colonne vertébrale.
Causes Dégénératives : L'usure naturelle des disques intervertébraux avec l'âge (arthrose) peut contribuer à la spondylodiscite. Les hernies discales ou d'autres problèmes dégénératifs peuvent également jouer un rôle.
Traumatismes : Des blessures ou des traumatismes de la colonne vertébrale peuvent créer des conditions propices à l'inflammation, favorisant ainsi le développement de la spondylodiscite.


La spondylodiscite peut résulter de facteurs multiples, et parfois plusieurs facteurs peuvent contribuer simultanément au déclenchement de cette affection. Les infections sont la cause principale, mais la composante inflammatoire ou dégénérative ne doit pas être négligée. Un diagnostic précis et une identification des causes sous-jacentes sont cruciaux pour un traitement efficace. Si vous suspectez une spondylodiscite, il faut consulter un médecin pour un examen approfondi et des examens complémentaires appropriés.




Diagnostic de la spondylodiscite infectieuses


Le diagnostic de la spondylodiscite infectieuse repose sur une évaluation clinique approfondie, des tests d'imagerie et, parfois, des analyses de laboratoire.


1️⃣ Évaluation Clinique : Le médecin commencera par recueillir des antécédents médicaux détaillés, y compris les symptômes actuels, les facteurs de risque, et les éventuels antécédents d'infection, une chirurgie récente de la colonne vertébrale... A l'examen clinique il recherchera une raideur de la colonne vertébrale, une diminution de sa mobilité, une sensibilité à lapalpation et une porte d'entrée infectieuse (peau, gorge, poumons, voies urinaires...).

2️⃣ Analyses de Sang : On cherchera principalemlent une élévation de la protéine C réactive. L'élévation des polynucléaires neutrophiles est inconstante.

3️⃣ Imagerie Médicale :

Radiographies : Les radiographies de la colonne vertébrale peuvent montrer des signes d'inflammation, de destruction osseuse ou de déformation des vertèbres.
IRM (Imagerie par Résonance Magnétique) : L'IRM est particulièrement utile pour visualiser les tissus mous et les détails des structures vertébrales. Elle peut révéler des changements inflammatoires, des abcès, et des altérations des disques intervertébraux.
Scintigraphie osseuse : Elle peut aider à détecter les zones d'inflammation accrue dans la colonne vertébrale.

4️⃣ Biopsie : Dans certains cas, une biopsie peut être réalisée pour prélever un échantillon de tissu de la colonne vertébrale. Cela peut aider à identifier l'agent infectieux spécifique et à confirmer le diagnostic.

5️⃣ Hémoculture : Une mise en culture du sang peut être réalisée afin d'identifier le type de bactérie responsable de l'infection et de déterminer sa sensibilité aux antibiotiques.


Le diagnostic précis de la spondylodiscite infectieuse nécessite souvent une combinaison de ces moyens diagnostiques. Il est essentiel de poser un diagnostic rapide et précis pour débuter rapidement un traitement approprié, car la spondylodiscite peut avoir des conséquences graves si elle n'est pas traitée efficacement. Si vous présentez des symptômes de spondylodiscite, consultez immédiatement un médecin pour une évaluation approfondie.




Traitement de la spondylodiscite infectieuses


Le traitement de la spondylodiscite infectieuse est souvent complexe et nécessite une approche individualisée en fonction de la cause infectieuse spécifique, de la sévérité des symptômes, et de la présence de complications.

1️⃣ Antibiothérapie ou Antiviraux : En fonction de l'agent infectieux identifié, le médecin prescrira des antibiotiques pour les infections bactériennes ou des antiviraux pour les infections virales. Il est crucial de suivre le schéma posologique et la durée du traitement prescrits, même si les symptômes commencent à s'améliorer.
2️⃣ Administration Intraveineuse : Souvent, surtout dans les cas sévères, les antibiotiques ou antiviraux sont administrés par voie intraveineuse à l'hôpital. Cela permet d'assurer une distribution efficace du médicament dans le système circulatoire et d'atteindre la colonne vertébrale.
3️⃣ Antalgiques et Anti-inflammatoires : Des médicaments antalgiques et anti-inflammatoires (AINS) peuvent être prescrits pour soulager la douleur et réduire l'inflammation. Cependant, l'utilisation d'AINS peut être limitée dans certaines situations en raison de l'impact potentiel sur le système rénal.
4️⃣ Chirurgie : Dans les cas de spondylodiscite grave avec des complications telles que la compression de la moelle épinière, la formation d'abcès, ou une instabilité vertébrale, une intervention chirurgicale peut être nécessaire. Elle est indispensable pour le drainage des abcès, la décompression de la moelle épinière, et dans certains cas, la fixation vertébrale (arthrodèse)
5️⃣ Immobilisation temporaire : Pendant le traitement, il peut être nécessaire d'immobiliser la colonne vertébrale à l'aide d'une attelle ou d'un corset pour soulager la pression sur les vertèbres infectées et favoriser la guérison.
6️⃣ Rééducation : Une fois l'infection sous contrôle, la rééducation est fonamentale. Les programmes de rééducation visent à restaurer la mobilité, la force musculaire et à améliorer la fonction de la colonne vertébrale.
7️⃣ Suivi Médical Régulier : Les patients atteints de spondylodiscite infectieuse nécessitent un suivi médical régulier pour évaluer la réponse au traitement, ajuster les médicaments au besoin, et surveiller toute récidive ou complication potentielle.

Le traitement de la spondylodiscite infectieuse peut être prolongé et nécessite une collaboration étroite entre le patient, les médecins généralistes, les orthopédiste, les neurochirurgiens, les infectiologues et les kinésithérapeutes. Une approche multidisciplinaire est essentielle pour assurer une gestion complète de la maladie et optimiser les résultats à long terme.